Aller au contenu

Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
167
LE RESTE EST SILENCE…

guement l’emploi de son temps depuis la veille, et comment, affolée par la scène de son mari et ne pouvant lui prouver, malgré les apparences contraires, qu’elle n’avait aucun tort, elle avait couru chez madame de Thieulles, qui avait pris soin d’elle, l’avait consolée, et, lui promettant de tout arranger, retenue jusqu’à ce matin. Elle ne nous dit pas pourquoi elle n’était pas rentrée la veille, et papa ne le lui demanda point. Je supposai qu’elle avait dû arriver chez madame de Thieulles trop tard pour revenir ensuite chez elle ; mais qu’avait-elle fait avant de se rendre chez madame de Thieulles, puisque j’avais bien compris, malgré ses paroles, qu’elle n’était pas partie pour aller chez elle ?

Cependant maman nous donnait de longues explications sur sa journée, et, à l’entendre, elle avait tout à fait l’air de dire la vérité. Et mon père buvait toutes ses paroles. Je compris, ce jour-là, qu’il l’aimait et ce qu’il avait dû souffrir de sa fugue, mais je compris aussi que ce n’est pas tout que d’aimer, et qu’il faut être adroit avec les