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Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/210

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murs. Sous des plafonds de chêne, en gâteau d’abeille, ou sculptés en caissons, ou bien encore creusés de rosaces, de blasons, traversés de poutres en relief, des cabinets avaient des revêtements de cuir de Cordoue, gravés et gaufrés ; d’autres, des plinthes d’ivoire peintes, comme les feuillets d’un livre, de miniatures obscènes ou des boiseries aussi forées que des madrépores. On voyait des portes d’émail, de miroirs, de nacre. Une gigantesque cheminée de cristal multicolore réverbérait et réfléchissait, dans une danse fantastique, les lueurs et les reflets des flammes. Il y avait des cabinets cachés dans les murailles, des escaliers secrets, des pièces basses dissimulées entre le plafond et le parquet de l’étage supérieur, des portes qui s’ouvraient sitôt que l’on touchait un bouton, des alcôves invisibles, de curieux arrangements de pièces, qui faisaient entendre d’un certain angle ce qui aurait pu se dire loin de là. Des coffrets étaient grands comme des meubles, des chambres ressemblaient, avec leurs lustres, à des grottes à stalactites ; d’autres, à des salons