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Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/215

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chaque bout, deux portes en forme d’arcade. Elle encadrait une pièce d’eau carrée, presque pourrissante, dallée de feuilles de nénuphar et qui s’étalait à ras de terre, entre des bords de brique rouge. Les branches des sapins, qui dépassaient les buis, étendaient leur ombre jusqu’au-dessus du bassin.

On ne pouvait voir venir le promeneur ; il sortit du bosquet et aperçut, attachée à un arbre, une femme nue, toute blanche, que quatre ou cinq valets fouettaient. Elle se tordait, avec des cris, à chaque coup de lanière qui tombait sur elle et qui laissait sur ses épaules et sur ses reins des traces rouges, dont sa chair lumineuse paraissait plus éclatante encore. Les laquais riaient aux soubresauts et aux hurlements de la martyrisée. Sans doute s’amusaient-ils un peu avant de la violer. La vie était dure pour eux, à Strongbow.

Soudain, ils entendirent derrière eux un bruit de feuilles froissées. L’un d’eux tourna la tête et verdit de peur : Cornwallis, silencieux, terrible, était là. Tous s’enfui-