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LES BARRICADES

mes luttes ; il attendait son heure ou bâillait aux corneilles. Il aimait, il prenait son temps ; il choisissait, pour arriver à son but, comme tous les amoureux, au lieu d’une belle route facile et directe, les chemins escarpés, les détours, les escaliers en casse-cou. Vingt fois, il faillit se rompre les reins. Je le soutenais comme l’on trahit, à l’improviste, par derrière. J’avais parfois envie de lui crier : « Courage ! Encore une maladresse, plus qu’une gaffe, et nous arrivons ! » Il ne m’eût pas compris.


Dix heures sonnèrent : mon ami Martial Herpin entra. Il tourna trois fois sur lui-même, bégaya, dit quelques bêtises, devint pourpre, puis tomba dans mes bras.

— Elle m’aime, Guy, elle m’aime !

J’eus le récit complet de l’incident. Pendant que je courais au Bois, cherchant le printemps qui n’y était pas, il accompa-