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Page:Jaloux - Les barricades mystérieuses, 1922.djvu/48

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LES BARRICADES

j’eus un serrement de cœur, comme si c’était un mauvais présage que de croiser ainsi le dieu même du pathétique. Sa perruque de pierre oscillait lentement…

Rue du Bac, je pris un fiacre pour rentrer chez moi. Mon appartement sentait la poussière et le renfermé, un bouquet de glaïeuls, oublié, achevait de pourrir en un vase. J’ouvris les fenêtres. Rien n’entra que la suffocante touffeur du jour, — pas une hirondelle, pas un papillon ! Je m’assis lourdement dans un fauteuil, je regardai le ciel nu, un ciel sans motifs, sans arabesques.

Et la tristesse que j’avais éprouvée souvent remonta sournoisement en moi, cherchant le chemin de mon cœur. Je la sentais dans mes genoux, dans mes bras, avant même que ma pensée eût pris conscience d’elle.

D’où venait-elle, si épaisse, si intolérable, presque séculaire ? Avait-elle traversé des