l’école. Ses grandes ambitions mortes, il croyait garder les élèves, à défaut de Virginie et du local. Il posséderait ainsi un établissement de second ordre, très épuré, et ne retomberait pas dans la misère.
Mais il comptait sans son hôte. L’abbé Mathenot répondit à son rival que, selon lui, il était indispensable de licencier le pensionnat. Il n’était pas convenable que les cours continuassent, quand l’homme qui les avait créés agonisait.
— Ce n’est pas mon avis, répondit Augulanty, avec un sourire contraint et faux, mais comme je représente ici l’abbé Barbaroux…
Mathenot, furibond, se leva :
— Vous n’avez pas le droit de représenter l’abbé Barbaroux.
— Pardon, mon cher confrère, mais vous oubliez que, par ordre hiérarchique, je viens immédiatement après notre directeur et qu’au surplus j’avais toute la confiance de…
— Ce n’est pas vrai, cria Mathenot, exaspéré, l’abbé Barbaroux savait parfaitement depuis quelques jours à quoi s’en tenir sur votre compte… Je vous refuse, moi, le droit de le représenter, vous qui avez contribué à faire de cette sainte maison le cloaque d’immondices et d’ignominies, la Babylone qu’elle est devenue… Si l’abbé meurt, vous aurez votre part de responsabilité dans cette mort, ne l’oubliez pas…
Augulanty, les yeux plissés dans sa figure verdie et papelarde, agitait ses mains molles devant lui :
— Messieurs, je vous prends à témoin… Monsieur Mathenot, expliquez-vous. Je ne saurais supporter plus longtemps…
L’abbé Mathenot continuait :
— Je maintiens tout ce que j’ai dit, je vous en donnerai la preuve quand vous voudrez…
Il s’était approché de son adversaire, et tous deux, ils se regardaient de très près, avec des yeux flamboyants de haine.
— Taisez-vous, messieurs, fit M. Bermès, songez que l’abbé Barbaroux est peut-être mourant à cette heure,