Page:James - Le Tour d’écrou (trad. Le Corbeiller), 1968.djvu/103

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XIII

Mon impression particulière, je le répète, me parut, le lendemain, difficile à faire partager à Mrs. Grose, bien que je la fortifiasse d’une autre remarque qu’il m’avait faite, avant que nous ne nous séparions.

« Tout tient en quelques mots, lui dis-je, en six mots qui règlent la question : « Pensez un peu à tout ce que je pourrais faire », voilà ce qu’il m’a lancé pour me prouver quel bon petit garçon il est. Il sait à fond ce qu’il peut faire. C’est de ça qu’il leur a donné une idée au collège.

— Eh Seigneur ! comme vous avez changé ! s’écria mon amie.

— Je n’ai pas changé du tout. J’explique les choses, tout simplement. Tous les quatre, vous pouvez en être sûre, se rencontrent perpétuellement. Si, l’un de ces dernières nuits, vous eussiez été avec l’un ou l’autre des enfants, vous auriez tout compris bien facilement. Plus j’ai observé, plus j’ai attendu, plus j’ai senti qu’à défaut d’autre preuve, leur silence systématique, à tous les deux, serait suffisant. Jamais rien ne leur a échappé, pas une allusion, pas une phrase commencée à propos de leurs anciens amis, pas plus que, de la part de Miles, à propos de son renvoi. Oui, oui, nous pouvons nous asseoir tranquillement à les regarder, et ils peuvent, tant qu’il leur plaira, nous en faire accroire ; mais dans le moment même qu’ils prétendent être absorbés dans leur conte de fées, ils