Page:James - Le Tour d’écrou (trad. Le Corbeiller), 1968.djvu/54

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Je me rappelle avoir pensé immédiatement qu’il y avait là quelque chose dont je pourrais tirer parti, et que c’était lié à ce désir qu’elle montra aussitôt d’en savoir davantage.

« Quand cela se passa-t-il… sur la tour ?

— Vers le milieu de ce mois. À la même heure.

— Presque à la nuit ?

— Oh ! non ! loin de là. Je le voyais comme je vous vois.

— Alors, comment a-t-il pu s’introduire ?

— Et comment a-t-il pu s’en aller ? »

Je me mis à rire.

« Je n’ai pas eu l’occasion de le lui demander. Ce soir, vous voyez, il n’a pas su s’introduire.

— Il ne fait que regarder ?

— J’espère qu’il en restera là ! »

Elle avait lâché la main. Elle se détourna un peu. J’attendis un instant, puis je déclarai :

« Allez à l’église. Adieu. Moi, je dois veiller. »

Elle se tourna lentement vers moi.

« Craignez-vous quelque chose pour eux ? »

De nouveau, nous échangeâmes un long regard.

« Pas vous ? »

Au lieu de me répondre, elle s’approcha de la fenêtre, et appliqua son visage contre la vitre.

« Voilà comme il pouvait voir », continuai-je.

Elle ne bougea pas, mais :

« Combien de temps est-il resté ? me demanda-t-elle.

— Jusqu’à ce que j’arrive ici. J’étais sortie pour aller le trouver. »

Mrs. Grose se retourna enfin, son visage était de plus en plus expressif.

« Je n’aurais pas pu sortir.

— Moi non plus !… — et je me mis à rire — si je n’avais pas eu mon devoir à remplir.

— J’ai aussi le mien, répliqua-t-elle, puis elle ajouta : — À quoi ressemble-t-il ?