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Les décisions du Congrès général ne seront exécutoires que pour les fédérations qui les auront acceptées.

Art. 7. — Dans le Congrès général, les votes se feront par fédération, à raison d’une voix par fédération régionale.

Art. 8. — Le Congrès chargera chaque année une fédération régionale de l’organisation du Congrès suivant. La fédération qui aura reçu ce mandat servira de Bureau fédéral à l’Association ; c’est à elle que devront être transmises, au moins trois mois à l’avance, pour les porter à la connaissance de toutes les fédérations régionales, les questions que les diverses fédérations ou sections désirent placer à l’ordre du jour du Congrès.

Le Bureau fédéral pourra en outre servir d’intermédiaire, pour les questions de grèves, de statistique, et de correspondance en général, entre les fédérations qui s’adresseront à lui à cet effet.

Art. 9. — Le Congrès désignera lui-même la ville où se tiendra le Congrès suivant. À l’époque fixée pour le Congrès, les délégués se réuniront de plein droit au jour et au lieu indiqués, sans qu’il soit besoin d’une convocation spéciale.

Art. 10. — Un vote fait dans les fédérations régionales, sur l’initiative d’une section ou fédération, pourra, dans le cours de l’année, selon les éventualités, changer le lieu et la date du Congrès général, ou convoquer un Congrès extraordinaire.

Art. 11. — Lorqu’une nouvelle fédération régionale voudra entrer dans l’Association, elle devra annoncer son intention au moins trois mois avant le Congrès général à la fédération qui sert de Bureau fédéral. Celle-ci en donnera connaissance à toutes les fédérations régionales, qui auront à décider si elles acceptent ou non la fédération nouvelle, et donneront mandat à cet effet à leurs délégués au Congrès général, lequel prononcera en dernier ressort.


La dernière question à l’ordre du jour du Congrès était celle de la statistique du travail. Au Congrès de Saint-Imier, l’année précédente, la Fédération italienne avait été chargée « de présenter un projet d’organisation universelle de la résistance et un plan général de statistique » ; mais elle ne s’était pas acquittée de ce mandat. Lecture fut donnée du rapport de la Commission du Congrès nommée le lundi soir, et la discussion en fut renvoyée au lendemain. La séance fut ensuite levée à sept heures.


Le jeudi soir eut lieu, dans la salle du Congrès, le meeting destiné aux ouvriers genevois, qui y avaient été convoqués par affiches. J’en prends le compte-rendu dans le Bulletin :

« Une foule compacte remplissait la salle du Congrès et la salle attenante. Un grand nombre d’orateurs, entre autres les compagnons Dave, Lefrançais, Verrycken, Costa, Joukovsky, Van den Abeele, Farga, traitèrent les deux questions à l’ordre du jour : Les principes, le but et les moyens d’action de l’Internationale, — et le principe fédératif.

« Le compagnon Eccarius, ayant remarqué dans la salle un certain nombre d’ouvriers allemands, profita de cette occasion pour expliquer, dans un discours en langue allemande, l’origine de la scission qui s’est produite au Congrès de la Haye, et les motifs pour lesquels il a cru devoir se ranger du côté des fédéralistes. Ce discours souleva de violentes réclamations de la part d’un petit groupe de dissidents appartenant au Schweizerischer Arbeiterbund (dont l’organe est la Tagwacht) ; et le citoyen Gutsmann — le même qui a présidé le Congrès d’Olten — monta à la tribune pour répondre [en allemand] à Eccarius. Ce citoyen,