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le grand but auquel doit être subordonné tout mouvement politique ;

Que tous les efforts faits jusqu’ici ont échoué faute de solidarité entre les ouvriers des diverses professions dans chaque pays, et d’une union fraternelle entre les travailleurs des diverses contrées ;

Que l’émancipation des travailleurs n’est pas un problème simplement local ou national, qu’au contraire ce problème intéresse toutes les nations civilisées, sa solution étant nécessairement subordonnée à leur concours théorique et pratique;

Que le mouvement qui s’accomplit parmi les ouvriers des pays les plus industrieux, en faisant naître de nouvelles espérances, donne un solennel avertissement de ne pas retomber dans les vieilles erreurs, et conseille de combiner tous les efforts encore isolés ;


Pour ces raisons :


Le Congrès de l’Association internationale des travailleurs, tenu à Genève le 3 septembre 1866, déclare que cette Association, ainsi que toutes les sociétés ou individus y adhérant, reconnaîtront comme devant être la base de leur conduite envers tous les hommes : la vérité, la justice, la morale, sans distinction de couleur, de croyance ou de nationalité.

Le Congrès considère comme un devoir de réclamer les droits d’homme et de citoyen non seulement pour les membres de l’Association, mais encore pour quiconque accomplit ses devoirs. Pas de devoirs sans droits, pas de droits sans devoirs.

Les Fédérations régionales représentées au Congrès international réuni à Genève le 1er septembre 1873, s’inspirant de cette déclaration de principes, ont revisé les statuts généraux de l’Association internationale des travailleurs, et les ont adoptés dans la forme suivante :

Article premier. — L’Association internationale des travailleurs a pour but de réaliser l’union des travailleurs de tous les pays sur le terrain de la solidarité dans la lutte du travail contre le capital, lutte qui doit aboutir au complet affranchissement du travail.

Art. 2. — Quiconque adopte et défend les principes de l’Association peut en être reçu membre, sous la responsabilité de la section qui l’admettra.

Art. 3. — Les fédérations et sections composant l’Association conservent leur complète autonomie, c’est-à-dire le droit de s’organiser selon leur volonté, d’administrer leurs propres affaires sans aucune ingérence extérieure, et de déterminer elles-mêmes la marche qu’elles entendent suivre pour arriver à l’émancipation du travail.

Art. 4. — Un Congrès général de l’Association aura lieu chaque année, le premier lundi de septembre.

Art. 5. — Toute section, quel que soit le nombre de ses membres, a le droit d’envoyer un délégué au Congrès général.

Art. 6. — La mission du Congrès est de mettre en présence les aspirations des travailleurs des divers pays, et de les harmoniser par la discussion.

À l’ouverture du Congrès, chaque fédération régionale présentera son rapport sur la marche de l’Association durant l’année écoulée.

Il ne sera fait usage du vote que pour les questions administratives, les questions de principe ne pouvant être l’objet d’une votation.