Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/158

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croyons que les quelques paroles échangées sur cette question de la scission, si mal comprise encore à Genève, auront pu ouvrir les yeux à bon nombre des assistants. »


Le vendredi matin 5, dans la onzième séance, administrative, il fut décidé, sur ma proposition, que la traduclion des statuts généraux revisés serait faite séance tenante par les délégués des diverses Fédérations régionales, et soumise à l’approbation du Congrès, afin qu’il y eût dans chacune des six langues française, anglaise, allemande, espagnole, italienne et hollandaise un texte authentique des statuts.

Bruxelles fut désigné comme lieu de réunion du prochain Congrès général en septembre 1874, et la Fédération belge reçut le mandat de servir de Bureau fédéral à l’Association pendant l’année 1873-1874. Le Conseil général étant aboli, la cotisation annuelle de dix centimes par membre n’avait plus de raison d’être ; le Congrès la supprima, et décida que le montant des frais de correspondance et d’organisation du Congrès général serait avancé par la fédération qui servirait de Bureau fédéral, et que ces frais seraient ensuite répartis chaque année, à l’époque du Congrès, entre les Fédérations régionales.

Farga-Pellicer souleva la question de l’attitude à prendre en présence du Congrès du parti autoritaire, qui devait se réunir à Genève le lundi 8 septembre. Il exprima l’avis que tout espoir de conciliation ne devait pas être abandonné, et proposa que le Congrès votât une déclaration manifestant notre volonté de pratiquer la solidarité envers tous les travailleurs, quelle que soit l’organisation dont ils fassent partie.

Van den Abeele rappela qu’il avait reçu mandat de la Fédération hollandaise d’assister au Congrès autoritaire. « Je m’y rendrai, dit-il, pour lui poser un ultimatum ; nous verrons alors si l’on peut encore faire quelque chose avec ces gens-là, et s’il y a parmi eux des hommes qui sachent mettre la cause de la révolution au-dessus des rancunes personnelles. »

Le Congrès chargea une commission de rédiger un projet de résolution concernant la solidarité universelle entre travailleurs, telle que l’Internationale entend la pratiquer.


La onzième séance, publique, eut lieu le vendredi après-midi.

Le rapport présenté par la Commission de la statistique du travail fut adopté. Le Congrès décida de proposer à toutes les fédérations de l’étudier et d’apporter au prochain Congrès général leurs réponses sur les questions qu’elles auraient pu élucider.

Farga proposa au Congrès le vote d’une résolution recommandant l’organisation des fédérations de métier telle qu’elle existait en Espagne. « Nous avions débuté, dit-il, par créer des organisations centralisées ; puis nous avons reconnu que ce système était vicieux, et nous avons décentralisé, en constituant à part les diverses branches de chaque industrie, sur une base fédérative. Ainsi, tous les ouvriers de manufactures étaient autrefois groupés en une seule Union ; l’expérience nous a fait voir les inconvénients de cette centralisation, et l’Union des ouvriers manufacturiers s’est subdivisée en plusieurs fédérations de branches différentes. » La résolution proposée par Farga était ainsi conçue :


Le Congrès de l’Association internationale des travailleurs, tenu à Genève le 1er septembre 1873,

Considérant qu’il est indispensable, pour arriver à l’organisation du travail, que les associations ouvrières s’organisent par corps de métier et qu’elles se fédèrent au point de vue régional et international ;

Considérant en outre que pour soutenir la lutte contre le capital et pour affirmer la solidarité entre tous les travailleurs, aussi bien que pour con-