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Berne une délégation fédérale représentant l’ensemble de la Fédération : ces délégués fédéraux seront au nombre de trois[1]. Les sections suivantes ont fait des propositions de candidats pour la délégation fédérale : la Chaux-de-Fonds, Sonvillier, Saint-Imier, graveurs et guillocheurs du district de Courtelary, Boncourt, Neuchâtel, Sozialdemokratischer Verein de Berne, Section française de Berne, Section italienne de Berne, Bellinzona. Ont été présentés les noms suivants : Brousse, Paul, à Berne ; Gevin, A., à Bâle ; Guillaume, James, à Neuchâtel ; Pindy, Louis, à la Chaux-de-Fonds ; Reclus, Élisée, à Vevey ; Reinsdorf, Auguste, à Genève ; Spichiger, Auguste, à la Chaux-de-Fonds ; un compagnon d’Alsace; un compagnon de Bellinzona. Adhémar Schwitzguébel, à Sonvillier, également présenté, a décliné la candidature à cause de ses occupations. »

Reclus refusa aussi la candidature par la lettre suivante : « À la rédaction du Bulletin. — D’impérieuses occupations m’empêchent absolument d’accepter le mandat de délégué au Congrès prochain. Pour que des voix ne s’égarent pas inutilement sur mon nom, je vous prie d’en donner avis aux sections. Salut cordial. Élisée Reclus, Vevey, 12 octobre 1876. »

Le vote des sections fut dépouillé dans la séance du Comité fédéral du 19 octobre. Sur les vingt sections formant la fédération, deux n’avaient pas encore répondu, celle de Moutier et celle des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary ; les deux sections de Lausanne avaient déclaré ne pas vouloir prendre part à l’élection ; seize sections avaient envoyé leurs votes, ainsi répartis entre les candidats : James Guillaume, 15 sections ; Paul Brousse, 14 sections ; Auguste Spichiger, 12 sections ; Auguste Reinsdorf, 4 sections ; Élisée Reclus, 2 sections ; A. Gevin, une section.

Dans les premiers jours d’octobre, il s’était constitué à Genève un « Club indépendant de socialistes », qui adressa au Bulletin (15 octobre) la communication suivante pour annoncer son existence : « Compagnons, Nous avons le plaisir de vous annoncer la formation à Genève d’un Club indépendant de socialistes. Étudier les différends qui divisent les diverses fractions socialistes ; amener toutes les nuances socialistes à un rapprochement : telle est la mission que se donnent les membres du Club. Composé de socialistes appartenant chacun à un groupe quelconque, il y a lieu d’espérer que le Club aura sa part d’action au profit de la cause révolutionnaire... Des conférences seront organisées, en français et en allemand. Le secrétariat. » Ce Club nomma un délégué au Congrès de l’Internalionale à Berne en la personne de Gutsmann, qui avait été trois ans auparavant (voir t. III, p. 131) président du Congrès d’Ollen, puis du Comité central de l’Arbeiterbund. Quelques jours avant le Congrès le Club publia, sous les signatures de Gutsmann et de Joukovsky (celui-ci résidait de nouveau à Genève), une Circulaire à toutes les sections de l’Association internationale des travailleurs et à toutes les sociétés ouvrières socialistes (reproduite dans le Bulletin du 29 octobre), qui affirmait la possibilité de l’union de tous les socialistes : « La discussion libre, disait-elle, va mettre de côté les malentendus, va rapprocher l’une de l’autre les nuances révolutionnaires, va nous animer tous pour l’union ».

Mais tandis que des socialistes allemands de Genève nous tendaient ainsi la main, quelques autres, menés par J.-Ph. Becker (le frère d’armes et le zélé correspondant de Sorge), publiaient contre nous une grossière diatribe, témoignage du déplaisir que leur causait l’apaisement tant souhaité par nous et dont le Congrès de Berne allait constater la réalisation. Voici ce qu’on lit dans le Bulletin du 22 octobre :


La Tagwacht du 17 courant publie une lettre datée de Genève, 11 octobre, et émanant d’un « Comité central du groupe des sections internatio-

  1. Cette proposition avait été soumise aux sections, en août, par une circulaire du Comité fédéral : toutes l’acceptèrent, excepté les deux sections de Lausanne, qui refusèrent de participer à la nomination de délégués fédéraux.