Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/711

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nommée dans la séance du mardi après midi (4 septembre), ne fut composée ni de treize membres, comme le dit la brochure Card, ni de douze comme le dit le compte-rendu du Commonwealth. Le Congrès décida que « chaque nationalité serait représentée par un nombre de membres proportionné au nombre des membres de la délégation ». Et voici quels furent les membres choisis, au nombre de quatorze :

« Allemands, 4 : Bürkly[1], Heppenwœrth, Becker, Schlaifer ;

« Anglais. 3 : Eccarius, Carter, Dupont[2] ;

« Français, 5 : Varlin, Fribourg, Schettel, Tolain, Aubry ;

« Suisses, 2 : Dupleix[3], Coullery. »

La commission comprenait en réalité, comme le font voir les notes placées au bas de la présente page, sept Français, quatre Allemands, deux Suisses, et un Anglais.

Le travail de la commission ne put être achevé pour le lendemain matin. À l’ouverture de la séance du mercredi, à neuf heures, comme les quatorze membres de la commission étaient retenus dans leur local particulier pour y terminer leur besogne, Cremer (Londres) « fit remarquer qu’on ne pouvait discuter avec fruit sans la présence de tous les délégués » ; en conséquence, le Congrès, qui s’apprêtait à aborder la question : « Combinaison internationale des efforts pour la lutte du travail contre le capital », décida d’ajourner le débat, et leva la séance. C’est là la véritable signification de cette phrase de la brochure Card : « La séance de l’avant-midi du mercredi fut sacrifiée à la discussion des statuts ». Ce fut seulement dans la séance de l’après-midi, ouverte à deux heures, que la commission présenta son rapport, par l’organe de Coullery. Les statuts furent adoptés après une discussion qui dura jusqu’au soir.


C’est dans la séance du jeudi matin, et non dans celle du mercredi après midi, qu’une commission fut nommée pour rédiger un projet de règlement ; cette commission fut composée de cinq membres et non de quatre. « Les citoyens Dupont (Londres) et Carter (Londres) — dit le compte-rendu du Courrier international — proposent de nommer une commission de cinq membres pour rédiger les règlements spéciaux de l’Association. Cette proposition est acceptée. Sont nommés les citoyens Eccarius, Fribourg, Bürkly, Coullery et Schettel. »


La résolution votée comme l’expression des idées du Congrès sur la question de la lutte entre le travail et le capital (t. Ier, p. 9) fut présentée par le Polonais Card et le Français Tolain.


J’ai dit (t. Ier, p. 26) que « on chercherait en vain, dans les trente pages du compte-rendu du Congrès de Genève, le nom de Karl Marx ». La brochure Card ne le mentionne pas, en effet ; mais il se trouve dans le compte-rendu du Courrier international ; il a été prononcé à plusieurs reprises dans la dernière séance du Congrès, le samedi après midi, à l’occasion du débat intéressant qui eut lieu sur l’article 11 du règlement. Voici le passage du Courrier international relatif à la discussion soulevée par cet article :

« L’article 11, ainsi conçu : « Chaque membre de l’Association a le droit de participer au vote et d’être élu [comme délégué au Congrès] » devient le sujet de la discussion suivante :

« Le citoyen Tolain (Paris). S’il est indifférent d’admettre, comme membres de l’Association internationale, des citoyens de toute classe, travailleurs ou non, il ne doit pas en être de même lorsqu’il s’agit de choisir un délégué. En présence de l’organisation sociale actuelle, dans laquelle la classe ouvrière

  1. Bürkly était Suisse (Zuricois), et non Allemand.
  2. De ces trois « Anglais », il n’y avait que Carter qui fut de nationalité britannique : Eccarius était Allemand, Dupont était Français.
  3. Dupleix était un Français réfugié à Genève.