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Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/225

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Les deux dernières résolutions administratives disent que, « à l'avenir, ne seront plus admis à siéger et à voler dans le Congrès que les délégués des sociétés, Sections ou groupes affiliés à l'Internationale, et qui sont en règle avec le Conseil général pour le paiement de leurs cotisations ; toute- fois, pour les pays où l'Association internationale rencontre des difficultés à s'établir à cause des lois, les délégués des sociétés ouvrières corporatives seront admis à discuter les questions de principes, mais ne pourront discuter et voter les questions administratives » (résolution VIII) ; — et que « la cotisation spécifiée à l'article 4 du règlement est fixée, pour l'année 1869-1870, à dix centimes par adhérent » (résolution IX).

Le Congrès vota également une résolution relative à la statistique du travail, qui est imprimée dans le Compte-rendu du Congrès (p. 173) à la suite des résolutions administratives. La voici :


Résolution sur les cahiers du travail.

Considérant que tout en discutant les questions théoriques, le Congrès doit prendre des mesures pratiques pour porter à la connaissance de tous les adhérents la situation des travailleurs et celle de l'industrie dans chaque pays ;

Se fondant sur l'article 3 du règlement général ;

Le Congrès invite les sociétés ouvrières à faire parvenir au Conseil général, dans le courant de l'année, une statistique aussi détaillée que possible sur le nombre des ouvriers de chaque spécialité, sur le taux des salaires, sur le prix de revient des produits, sur le prix de vente, sur les griefs des ouvriers, ainsi que tous renseignements qui pourront être recueillis sur les matières premières et les débouchés lans chaque industrie.


L'article 3 des Statuts généraux disait : « Tous les ans, le Congrès réuni indiquera le siège du Conseil général, nommera ses membres, et choisira le lieu de la prochaine réunion ».

En conséquence de cet article, les délégués du Conseil général au Congrès de Bâle, Lucraft, Cowell Stepney, Jung, Eccarius et Lessner, proposèrent, au nom de ce Conseil, que le siège en fût fixé à Bruxelles pour l'année 1869-1870. La proposition de ce changement nous surprit et nous alarma : nous trouvions que Londres était la ville où le Conseil général était le plus à l'abri des tracasseries gouvernementales et policières, et nous craignions de voir, à Bruxelles, l'arbitraire et les violences du gouvernement belge menacer sa liberté d'action ; aussi insistâmes-nous de la façon la plus pressante pour que nos amis de Londres conservassent le mandat dont ils étaient investis depuis la fondation de l'Association. Devant l'unanimité des vœux exprimés, ils déclarèrent qu'ils acceptaient.

Quant à la désignation de la ville où devait avoir lieu le prochain Congrès, le choix de Paris eut, dans la pensée des délégués, le caractère d'une manifestation contre l'empire ; les délégués parisiens nous avaient dit : « Dans un an, l'empire aura cessé d'exister, et nous invitons dès aujourd'hui l'Internationale à tenir son prochain Congrès dans la capitale de la République française ». Ce fut par acclamation que le Congrès vota cette résolution : « Le prochain Congrès aura lieu à Paris, le premier lundi le septembre 1870[1] ».


Je dois mentionner encore, dans ce chapitre consacré au Congrès de Bâle, trois incidents qui offrent un certain intérêt : 1° l'affaire du jury

  1. C'est-à-dire le 5 septembre 1870. Nos amis de Paris avaient été bons prophètes, puisque la République fut proclamée le dimanche 4. Mais ils n'avaient pas prévu l'invasion allemande.