les affaires administratives du Cercle des ouvriers ; l'autre, sous le nom de Section de la propagande, se constitue dans le but essentiel de réunir en un même faisceau le plus grand nombre des sociétés d'ouvriers du pays, en laissant à chacune de ces sociétés toute sa liberté d'agir et son autonomie. La Section de la propagande ne se composera que d'un nombre restreint de membres dévoués, ayant fait pour ainsi dire une profession de foi socialiste, et se donnant le devoir d'organiser le plus grand nombre de meetings possible. »
Une correspondance de Neuchâtel (Progrès du 4 décembre) parle en ces termes du mouvement socialiste : « Je n'ai que de bonnes nouvelles à vous donner de la Section internationale de notre ville. Elle ne compte encore qu'une cinquantaine de membres, il est vrai ; mais ils sont animés d'un véritable zèle, et font une active propagande. La Section a des assemblées régulières tous les quinze jours... Dans l'assemblée du 20 novembre, il a été décidé qu'un appel serait adressé aux différentes sociétés ouvrières de Neuchâtel pour les engager à se constituer en fédération et à adhérer à l'Internationale. Un comité a été nommé pour s'occuper de cette affaire... La Société des monteurs de boîtes de Neuchâtel a adhéré à l'Internationale à la suite de la dernière grève, mais jusqu'à présent elle n'a pas donné signe de vie... Par contre nous avons vu avec joie, le 20 novembre, des membres de l'Association des graveurs et de l'atelier coopératif des ouvriers tailleurs, qui ont promis de faire auprès de leurs sociétés des démarches pour les amener à entrer dans l'Internationale. Des autres corps de métiers je ne puis rien vous dire encore de positif. Les vignerons de Neuchâtel sont en difficultés depuis plusieurs semaines avec les propriétaires : voici de quoi il s'agit [suit l'exposé détaillé des réclamations des vignerons]. Mais il ne faut pas se faire d'illusions : malgré cette velléité de revendication, les vignerons de Neuchâtel se tiendront longtemps encore éloignés de l'Internationale ; ils se sont constitués en société, il est vrai, mais cette société est présidée — le croirez-vous ? — par le célèbre avocat Lardy, l'homme à la cravache ! L'article principal du règlement est ainsi conçu : Tout membre de la Société des vignerons doit avoir une Bible et ne pas négliger le service divin ! »
À Genève, Robin, dans l’Égalité, continuait avec zèle une propagande s'inspirant des principes du collectivisme révolutionnaire ; mais malheureusement il donnait souvent cours à son humeur taquine, qui devenait grincheuse pour le plus futile motif. C'est ainsi qu'il eut l'idée, à bonne intention, de rappeler au Conseil général de Londres que l'article 2 du règlement adopté en 1866 avait prescrit la publication par le Conseil, aussi souvent que ses moyens le lui permettraient, d'un bulletin embrassant tout ce qui peut intéresser l'Association internationale ; que le Congrès de Lausanne (1867) avait décidé qu'à défaut de ce bulletin, le Conseil général ferait chaque trimestre une communication au bureau central de chaque pays, qui serait chargé de la faire reproduire par les journaux du pays ; et qu'enfin au Congrès de Bâle — Robin croyait s'en souvenir — il avait été voté une résolution portant que le Conseil général devait envoyer chaque mois une note officielle à tous les organes de l'Internationale. « La tâche du Conseil général, ajoutait-il, devient ainsi très facile et très peu coûteuse. Il lui suffit même d'envoyer un exemplaire de sa note à un seul journal de chaque langue, qui sera chargé d'en envoyer immédiatement une épreuve aux autres journaux. Nous espérons qu'il ne tardera pas à remplir un vœu plusieurs fois exprimé, et nous engageons nos confrères des autres organes de l'Internationale, tous les jours plus nombreux, à se joindre à nous pour lui rappeler sa promesse. » (No 42, 6 novembre.) Dans le numéro suivant de l’Égalité, il signala les inconvénients que pouvait présenter ce fait que le Conseil général servait en même temps de centre fédéral aux sociétés anglaises adhérentes à l'Internationale : « N'y aurait-il pas lieu, disait-il, de constituer à Londres un Conseil régional anglais remplissant en Angleterre le même rôle que les