Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/521

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sa forme présente, mais qui contient des détails suffisants pour éclaircir tous les points et pour vous fournir tous les matériaux nécessaires pour un mémoire plus serré et plus court. — Je vous prie instamment, chers amis, de ne point égarer ce manuscrit, et de me le renvoyer tout entier, après en avoir [tiré] le parti que vous voudrez.


Le 23, Bakounine m’envoya les feuillets 69-77, et le lendemain les feuillets 78-98. Au haut du feuillet 88 il a écrit cette ligne: Pour les très intimes amis. Le 25, le calendrier-journal nous le montre commençant à écrire un second article contre Mazzini, qu’il interrompit le soir pour reprendre le manuscrit du rapport et tracer ce portrait d’Outine dont j’ai donné des extraits (t. Ier, pages 227-229). Il commence par cette phrase :


Ce soir, je veux m’amuser. Je remets donc à demain la continuation de mon second article contre Mazzini, et je m’en vais tâcher de peindre le portrait de M. Nicolas Outine.


Le 26, Bakounine ne travailla qu’au rapport sur l’Alliance ; il acheva le portrait d’Outine (feuillets 99-110), esquissa celui d’Henri Perret (feuillets 111-112), et écrivit les trois premières lignes de celui de J.-Ph. Becker, qu’il laissa inachevé. S’il renonça à pousser plus loin ce travail, c’est qu’il voulait maintenant se consacrer tout entier à son second article contre Mazzini, qui allait devenir un livre, et qui l’occupa, à partir du 27, pendant la fin du mois d’août, tout le mois de septembre, la plus grande partie de celui d’octobre, et la première moitié de celui de novembre, jusqu’au 16[1].

En m’envoyant les feuillets 99-111 du rapport (il conserva par devers lui le feuillet 112), il ajouta au verso du feuillet 111 cette note :


Presque fin de mon rapport sur l’Alliance, pages 99-111. — J’ai vraiment très peu de choses à y ajouter : Portrait de Philippe Becker ; leurs[2] exploits triumviriques pendant l’hiver 1869-1870, jusqu’au Congrès de la Chaux-de-Fonds. Tout le reste vous est aussi bien connu qu’à moi-même.


Aucun usage ne fut fait de ce « rapport » de Bakounine à ce moment-là, parce que sa proposition, présentée aux membres de la Section de l’Alliance par la lettre du 6 août, « d’adresser un mémoire justificatif au Comité fédéral de Saint-Imier », ne fut pas adoptée, non plus que celle d’envoyer au Conseil général de Londres et aux principales Fédérations de l’Internationale un mémoire dans lequel ce Comité fédéral raconterait les faits qui s’étaient passés au Congrès de la Chaux-de-Fonds et depuis. Mais en 1872, j’insérai dans le Mémoire de la Fédération jurassienne deux fragments du manuscrit de Bakounine: le premier, feuillets 38-56), dans les Pièces justificatives pages 45-58 ; le second, feuillets 58-78 (avec beaucoup de suppressions et d’atténuations), aux pages 68 (l. 3)-78 (l. 11) du texte.

Je suis resté en possession de ce manuscrit, à l’exception des feuillets 1-28, envoyés par moi à Genève et perdus, comme je l’ai dit, et du feuillet 112, conservé par Bakonine, et qui existe dans ses papiers (où Nettlau l’a retrouvé et copié). J’ai donné, dans le premier volume de ces Documents et Souvenirs, un certain nombre de passages inédits, extraits des feuillets 29-36, 57-58, 79-81, 88-110.

On a vu que Bakounine aurait désiré qu’un délégué fût envoyé

  1. Les feuillets 1-24 de ce nouveau document me furent expédiés par l’auteur dans le courant de septembre ou au commencement d’octobre, ou peut-être remis par lui lors de la visite que je lui fis à Locarno (voir plus loin, p. 190) ; en tête du premier feuillet sont écrits le titre : Réponse d’un international à Mazzini, et la date du « 27 août 1871 ». Un second envoi me fut fait le 17 octobre (feuillets 25-49), un troisième et dernier le 16 novembre (feuillets 50-110) : voir p. 227.
  2. C’est-à-dire d’Outine, de Perret et de Becker.