Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/545

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Par ces raisons :

Quant à la première fin de non-recevoir, la Conférence passe outre.

Deuxième fin de non-recevoir :

« Il serait » — dit-on — « contraire à l'équité la plus élémentaire que de se prononcer contre une Fédération à laquelle on n'a pas procuré les moyens de défense... Nous apprenons aujourd'hui, indirectement, qu'une Conférence extraordinaire est convoquée à Londres pour le 17 septembre... Il était du devoir du Conseil général d'en aviser tous les groupes régionaux ; nous ignorons pourquoi il a gardé le silence à notre égard. »

Considérant :

Que le Conseil général avait instruit tous ses secrétaires de donner avis de la convocation d'une Conférence aux Sections des pays respectifs qu'ils représentent ;

Que le citoyen Jung, secrétaire correspondant pour la Suisse, n'a pas avisé le Comité des branches jurassiennes pour les raisons suivantes

En violation flagrante de la décision du Conseil général du 28 juin 1870[1], ce Comité, comme il le fait encore dans sa dernière lettre adressée à la Conférence, continue à se désigner comme Comité de la Fédération romande.

Ce Comité avait le droit de faire appel de la décision du Conseil général à un Congrès futur, mais il n'avait pas le droit de traiter la décision du Conseil général comme non avenue.

Par conséquent, il n'existait pas légalement vis-à-vis du Conseil général, et le citoyen Jung n'avait pas le droit de le reconnaître en l'invitant directement à envoyer des délégués à la Conférence[2].

Le citoyen Jung n'a pas reçu de la part de ce Comité des réponses à des questions faites au nom du Conseil général[3] ; depuis l'admission du citoyen R. au Conseil général, les demandes du Comité susdit ont toujours été communiquées au Conseil général par l'intermédiaire du citoyen R., et jamais par le secrétaire correspondant pour la Suisse[4].

Considérant encore :

Qu'au nom du Comité susdit, le citoyen R. avait demandé de référer le différend d'abord au Conseil général, et puis, sur le refus du Conseil général, à une Conférence[5] ; que le Conseil général et

  1. Voir ci-dessus (p. 55).
  2. Il résulte de cette théorie que si un délégué des Sections du Jura et du Comité fédéral de Saint-Imier s'était rendu à Londres, la Conférence aurait refusé de l'admettre à siéger.
  3. C'est toujours la vieille histoire de la lettre adressée par Jung, en avril 1870, non à notre Comité fédéral, mais à moi (voir ci-dessus, p. 18). Le Comité fédéral jugea qu'il n'avait pas à répondre à une lettre qui ne lui était pas adressée, et qui avait le caractère d'une simple correspondance privée. Il avait écrit au Conseil général une lettre officielle, à la date du 7 avril, lettre dont la réception a été reconnue par Marx, et il attendait une réponse à cette lettre : la réponse ne vint jamais.
  4. C'est là une assertion complètement inexacte.
  5. Sur ce point, outre les explications déjà données antérieurement et qui démontrent l'inexactitude de cette assertion, on verra plus bas la réponse faite par le Mémoire de la Fédération jurassienne.