Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/567

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Section de propagande de la Chaux-de-Fonds : Numa Brandt, horloger ;

Section centrale de Neuchâtel : A. Dupuis, serrurier ; James Guillaume, typographe ;

Section centrale du district de Courtelary : Henri Devenoges, monteur de boîtes ; Léon Schwitzguébel, guillocheur ;

Cercle d’études sociales de Sonvillier : Fritz Tschui, horloger ; Justin Guerber, graveur ;

Cercle d’études sociales de Saint-Imier : A. Scheuner, horloger ; Louis Cartier, horloger ;

Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary : Charles Chopard, graveur ; Alfred Jeanrenaud, guillocheur ;

Section de Moutier : Christian Hofer, horloger.

La Section de propagande et d’action révolutionnaire socialiste de Genève n’appartenait pas à notre Fédération, et le Conseil général de Londres ne l’avait pas admise dans l’Internationale ; mais ses délégués, Jules Guesde, journaliste, et Nicolas Joukovsky, instituteur, furent reçus comme membres du Congrès, car ils apportaient l’adhésion de leur Section à la Fédération nouvelle que le Congrès avait pour mission d’organiser.

« Un certain nombre de membres des Sections les plus voisines assistaient au Congrès, outre les délégués ; on pressentait qu’il devait s’y passer quelque chose d’important, et que le conflit interminable qui, depuis bientôt deux ans, mettait en péril l’Internationale en Suisse, allait recevoir une solution. » (Mémoire de la Fédération jurassienne, p. 223.)

Auguste Spichiger, du Locle, fut élu président ; Charles Chopard, de Sonvillier, et Jules Guesde, de Genève, furent secrétaires.

Le premier objet qui figurait à l’ordre du jour était le rapport du Comité fédéral. « Ce rapport, présenté par le secrétaire du Comité, Adhémar Schwitzguébel, constata, avec une entière franchise, le triste état de désorganisation où se trouvait l’Internationale en Suisse. Il en attribua la cause, d’une part, à la guerre franco-allemande et aux événements qui l’avaient suivie ; d’autre part, aux intrigues de la coterie genevoise et de ses alliés de Londres. La sincérité avec laquelle ce rapport mit le doigt sur les plaies dont souffrait l’Association en Suisse fut très remarquée, et produisit une excellente impression ; on y sentait l’accent résolu d’hommes qui se savent assez forts pour n’avoir pas besoin de déguiser la vérité. » (Mémoire, p. 223.) Le rapport constatait que les Sections de Bienne, de Saint-Blaise, du Val de Ruz, de Cortébert, de Corgémont, avaient cessé d’exister ; quant aux corps de métiers adhérents à notre Fédération : graveurs et guillocheurs du Locle ; menuisiers, graveurs et guillocheurs de Neuchâtel, monteurs de boîtes du Vignoble neuchâtelois ; monteurs de boîtes, graveurs et guillocheurs de Bienne, ils continuaient à déployer une activité satisfaisante au point de vue corporatif, mais ils paraissaient se désintéresser de l’Internationale et n’avaient pas répondu aux circulaires du Comité fédéral ; seule la Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary, restée intrépidement sur la brèche et constituée, non plus en société de secours mutuels, mais, depuis le mois de mars 1870 (t. Ier, p. 286), en société de résistance, avait envoyé une délégation[1]. Le

  1. Dans la brochure Les prétendues scissions, etc. (pages 32-34), Marx s’est livré à de lourdes plaisanteries au sujet de la diminution des membres de nos Sections et des constatations faites à cet égard dans le rapport du Comité fédéral. En plusieurs endroits, il a altéré le sens, et même le texte, du rapport. Ainsi, à propos de la Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary, il prétend que, d’après le rapport, cette Section s’est constituée en société de résistance en dehors de l'Internationale (c’est Marx qui souligne) : or, le rapport ne dit nullement que cette Section est « en dehors de l'Internationale », puisqu’il la place au contraire dans l’énumération de celles qui sont restées des Sections actives de la Fédération, et qu’elle avait envoyé des délégués au Congrès. De la Section centrale du district de Courtelary, abusant d’une expression dont il dénature la portée, il écrit qu'elle a suspendu son action, « ce qui ne l’empêche pas d’envoyer deux délégués au Congrès » ; le rapport, lui, dit tout autre chose : il constate que « la fédération ouvrière du Val de Saint-Imier, ayant adhéré à l’Internationale, substitua, par ce fait, son action de propagande et d’organisation à celle de la Section centrale » ; qu’en conséquence, celle-ci « suspendit son action, afin que ses membres pussent coopérer activement à l’organisation définitive et au développement des cercles d’études [de Saint-Imier et de Sonvillier], des sociétés de métier et de la fédération ouvrière », mais que néanmoins « elle ne voulut pas se dissoudre », afin de pouvoir au besoin « remplacer la nouvelle organisation si celle-ci devait dévier de la voie socialiste qu’elle s’est tracée ». Enfin, de la Section centrale de Moutier, Marx dit « qu’à en juger par son nom de centrale, elle n’est que le résidu d’autres Sections disparues » : hypothèse absolument contraire à la vérité, attendu que dans le Val de Moutier il n’y a jamais eu qu’une Section unique, qui s’est toujours appelée « Section centrale de Moutier » pour indiquer qu’elle groupait des membres appartenant à tous les corps de métiers, comme le faisaient la Section centrale de Genève, la Section centrale de Neuchâtel, etc.