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Art. 9. — Les présents statuts sont revisibles en tout temps, à la demande d’une Section, par un Congrès de la Fédération.

Ainsi adopté à l’unanimité des délégués.

Au nom du Congrès de Sonvillier :

Le président, Auguste Spichiger ; les secrétaires, Charles Chopard,
Jules Guesde.


Vint ensuite la question capitale, celle des actes du Conseil général et des résolutions de la Conférence de Londres. Il y avait accord complet, sur ce point, entre toutes les Sections représentées : tous les délégués avaient mandat de protester contre les manœuvres du Conseil général et contre les décrets de la Conférence, et de réclamer la convocation, à bref délai, d’un Congrès général, pour assurer le maintien, dans l’Internationale, du principe d’autonomie. Au nom de la commission chargée de rapporter, je lus le projet de circulaire aux Fédérations de l’internationale. Ce projet fut adopté à l’unanimité, et le Congrès décida que la circulaire serait signée par tous les délégués. La voici :


Circulaire à toutes les Fédérations
de l’Association internationale des travailleurs.

Les délégués soussignés, représentant un groupe de Sections de l’Internationale qui vient de se constituer sous le nom de Fédération jurassienne, s’adressent, par la présente circulaire, à toutes les Fédérations de l’Association internationale des travailleurs, et leur demandent de se joindre à elles pour provoquer la convocation, à bref délai, d’un Congrès général.

Nous allons exposer en peu de mots quelles sont les raisons qui nous font réclamer cette mesure, absolument nécessaire pour empêcher notre grande Association d’être entraînée, à son insu, sur une pente funeste, au bout de laquelle elle trouverait la dissolution.

Lors de la création de l’Association internationale des travailleurs, il fut institué un Conseil général qui devait, aux termes des statuts, servir de bureau central de correspondance entre les Sections, mais auquel ne fut déléguée absolument aucune autorité, ce qui eût d’ailleurs été contraire à l’essence même de l’Internationale, qui n’est qu’une immense protestation contre l’autorité.

Les attributions du Conseil général sont du reste nettement définies par les articles suivants des Statuts généraux et du Règlement général[1] :

« Statuts généraux. — Art. 3. — Il est établi un Conseil général se composant de travailleurs représentant les différentes nations faisant partie de l’Association internationale. Il prendra dans son sein, selon les besoins de l’Association, les membres du bureau, tels que président, secrétaire général, trésorier et secrétaires particuliers pour les différents pays.

« Tous les ans, le Congrès réuni indiquera le siège du Conseil général, nommera ses membres, en lui laissant le droit de s’adjoindre des membres supplémentaires, et choisira le lieu de la prochaine réunion.

« À l’époque fixée pour le Congrès, et sans qu’il soit nécessaire d’une convocation spéciale, les délégués se réuniront de plein droit aux lieu et jour désignés. En cas de force majeure, le Conseil général pourra changer le lieu du Congrès, sans en changer toutefois la date.

  1. Le texte des articles cités ci-après a été emprunté à la nouvelle édition française des statuts faite à Paris par les soins de Robin, au printemps de 1870.