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Hon, sur la côte méridionale ; 4o, 5o, 6o et 7o le Pui, le Ou-jo, le Goa et le Tchosen qui occupaient l’extrémité continentale de la péninsule. C’est de ces deux dernières principautés que les Chinois ont pris les deux noms sous lesquels ils désignent encore aujourd’hui la Corée, de Kao-li et de Tchao-sien.

Au xiiie siècle, lors de la conquête de l’Empire du Milieu par les Mongols, la Corée passa sous la domination immédiate de ces derniers ; et, depuis lors, elle n’a cessé de suivre la fortune des Fils du Ciel, que ce dernier fût Chinois, Mongol ou Mandchoux. Cette soumission des Coréens aux souverains chinois montre combien ce peuple sait se souvenir des leçons de l’histoire. Lors de la première conquête de leur pays par la Chine, où régnait alors la dynastie indigène des Tong, les Coréens avaient fait œuvre de patriotes ; ils s’étaient défendus avec courage ; mais ils avaient dû céder devant le nombre ; écrasés par la masse des troupes impériales, ils eurent alors l’idée d’appeler les Japonais à leur aide, et, en l’année 662, une flotte du Mikado était allée jeter l’ancre à Fou-sang pour y débarquer une nombreuse armée. Malheureusement, les Japonais ne purent rétablir le prince coréen sur son trône, ou plutôt lui rendre son indépendance ; les forces alliées furent battues, leur flotte en partie détruite, et la domination chinoise s’étendit, sans rencontrer d’obstacle, sur toute la presqu’île. Ce fut là une rude leçon dont les Coréens se souviennent encore à l’heure qu’il est, et qui fit pour bien longtemps de la Corée un des satellites les plus soumis du monde chinois.

Les Japonais rapportèrent sans doute, en dépit de leur défaite, un excellent souvenir du pays qu’ils avaient secouru ; car, près de dix siècles plus tard, en 1592, nous voyons les sujets du Mikado entrer de nouveau en relations avec leurs voisins les Coréens ; seulement cette fois les rôles furent changés du tout au tout. Une flotte japonaise vint de nouveau troubler la paisible baie de Fou-sang, non pour y amener des libérateurs comme la première fois, mais pour y débarquer des conquérants. La cour de Séhoul, après avoir vu ses armées mises en déroute par les envahisseurs, s’adressa à Pékin pour demander aide et protection. Le Fils du Ciel ne laissa pas échapper une aussi belle occasion de s’immiscer dans les affaires de la Corée, dont il n’était plus guère alors le souverain que nominalement ; les armées impériales marchèrent à la rencontre des forces japonaises ; et, après une longue campagne où le sort des