Page:Jammes - Clairières dans le ciel, 1916.djvu/120

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— Mais tous ces foins, les aura-t-on bientôt fanés?

           — O mais, mon amie, tout se fane : 
           le foin tremblant, le pied de l’âne, 
           les chants du merle et les baisers. 

— Mais nos baisers, ami, ne se faneront point?

           — Non certainement. Que le foin 
           se fane, disais-je, c’est bien. 

Mais nos baisers, amie, ne se faneront point.

— Je crois que vous vous endormez, car vos paroles n’ont qu’une suite vague, et puis vous reprenez

           ce que vous venez de me dire. 

— Mon amie, mon amie, écoutez les cerises

           chanter sur la pelouse chaude...

— Non pas. Ce sont les reines-claude. — Mais non. C’est votre chaste robe sur le versant de la forêt où vous avez herborisé. — Non... Vous aviez raison, aimé. Ce sont les reines des cerises qui s’endorment dans l’enclos de