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I


Dans la pâleur embaumée de ce soleil fou,
la chapelle des champs, vêtue d’un petit bois,
enferme le mystère de clarté et de joie.
Son clocher, comme un épi blanc mûr en Août,
tout poudroyant de la farine eucharistique,
domine les vallons bleus comme des cantiques.
Comme une flèche encor, dans le cœur de l’Été,
par l’arc de l’horizon ce clocher est planté.
Ce sont quatre tableaux exacts et monotones
qui l’entourent et qui reviennent chaque année :

C’est le verdissement des buissons et des prés.
C’est le roussissement des vaches et des blés.