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VOICI LE GRAND AZUR…


À Eugène Carrière.


Voici le grand azur qui inonde la petite ville.
Les paysans sont arrivés pour le marché.
Des petits enfants ont des bas couleur de cerise.
Ils sont venus le long de la fraîcheur des haies.

Là-bas, la neige des montagnes casse le ciel.
Oh ! que tout cela est doux, est édifiant !…
On voit des vaches d’or et des cochons d’argent,
et des vieilles qui vendent du fromage et du sel.

La mairie est carrée avec sa vieille horloge
qui retarde toujours même lorsqu’elle avance.
Et les platanes bleus sous qui l’ombre s’allonge
abritent les ménétriers et les hommes qui dansent