Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/138

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Je le remerciai, ils s’en allèrent.

La pluie continuant, je cassai une croûte. Vers cinq heures, le gargotier vint à l’écurie et je craignis un instant quelque histoire analogue à celle qui s’était déroulée la veille. J’essayai de me promettre de ne point me laisser aller avec lui à mon inspiration poétique, encore qu’elle eût réussi à séduire, de façon si inattendue, la maréchaussée.

— Eh bien ! me dit-il bonnement, vous voyez que vous vous seriez trempé ? Ce que vous aurez de mieux à faire, ce sera de souper à l’auberge et de monter ensuite par cette échelle jusqu’à la soupente où il y a de la paille et une couverture. C’est un local où je laisse les gens dormir en échange de cinquante centimes ; mais pour vous je consentirai à un rabais, les gendarmes m’ayant assuré que vous n’êtes pas un homme ordinaire. J’ai précisément un garçon qui revient de l’école et qui est embarrassé par un devoir… Si vous êtes savant, vous pourriez lui donner un avis pour sa composition française.

J’avais frémi, craignant que l’on ne me consultât sur quelque problème d’arithmé-