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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/244

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croyantes, ces pauvres enfants qui viennent de me dire et qui vous répètent :

« — Nous consentons à ne pas guérir, pourvu que la France guérisse ! »



C’est l’heure où ce fleuve humain qui tout le jour bouillonnait au sortir de la grotte, se dirigeait vers les piscines débordantes, bondissait par-dessus le double escalier de la basilique pour le redescendre en cascades, s’épand avec calme entre les rives de la nuit.

Le paysage s’efface maintenant. À peine quelques larges lignes qui vont bientôt se confondre comme se confondent les détails d’une belle vie à l’approche de la mort, pour ne former plus qu’un grand dessin. De même encore, ces mille et mille voix, dont chacune semblait parler sa langue propre, s’unissent ici pour ne proférer plus que les mêmes mots et, avec un tel ensemble, que c’est bien d’une seule bouche que jaillissent l’Ave Maria et le Credo.

Comme un chapelet vivant, la procession