se déroule dans les ténèbres qu’étoilent tous ces grains de feu que forment les fidèles, chacun tenant une torche. Oui, n’est-ce pas un chapelet vivant que cette innombrable chaîne d’hommes unis par la grâce ? Et à qui serait tenté de sourire de l’humble dévotion, à qui trouverait puéril que j’attache une telle importance à cette figuration mystérieuse du rosaire retrouvée partout ici, aussi bien dans cette procession que dans le défilé des malades, j’affirmerai qu’au-dessus de nos têtes un bien autre rosaire se formule :
Voici que, répondant à cet égrenage d’hommes et de patenôtres, le Ciel à sa robe vient de nouer sa ceinture d’astres.
Au Zénith d’août la Croix du Cygne plane, Croix prodigieuse dont la base, dirigée vers le sud, semble fixée à cette montagne où à cette heure, peut-être, une pauvre pastourelle s’endort auprès de ses agneaux.
C’est l’Univers lui-même qui récite un chapelet sans fin et qui entonne son Credo sur cette Croix du Cygne à quoi se rattachent comme autant de Pater et d’Ave les soleils et leurs planètes. Le Ciel s’incline et semble