de l’écureuil, regarde l’air, croit y apercevoir des mouches, compare le bleu des pervenches à la couleur du lait dans une bouteille, siffle Vendredi, le chien qui ne l’entend point — d’abord parce qu’il est sourd, pense-t-elle — ensuite parce que j’ai la bouche trop petite.
Bientôt elle rejoint sa mère qui la recaresse parce qu’elle est une enfant très caressée. Mais Pomme d’Anis, loin d’être gâtée par ces choyeries, demeure une pomme délicieuse…
Son seul faible est la toilette, encore que chez elle ce ne soit point de la coquetterie, mais de la délicatesse, comme qui dirait le soin qu’un oiseau des torrents prend de lui. Sa mère, sa grand’maman d’Anis, son oncle Tom des Arbailles, sa tante Virginia des Arbailles, tous, c’est à qui lui donnera la plus jolie pierre, l’éventail le plus léger. Elle s’arrête dans ce cadre éclatant et diapré, coiffée par le matin d’or dont la brume semble fumer autour d’elle. Appuyée sur sa canne, dont la poignée représente une tête de sarcelle dont les yeux sont d’émeraude, Pomme d’Anis, le menton dressé, contemple, de ce regard un peu hautain que lui valent sa race et son in-