— quelque prince égyptien sur le cadavre de celle dont le trépas le désolait, naîtra un autre héliotrope dont vous offrirez des bouquets à vos fiancés.
— Il n’est jamais trop tôt, observe à Johannès tante Virginia, toujours sentimentale, pour parler de fiançailles aux jeunes gens…
L’oncle Tom, à cette réflexion inattendue, éclate de rire.
Mais Pomme d’Anis s’attriste, regarde Johannès, puis Luce. Et elle se dit :
Peut-être que cette princesse égyptienne était belle comme Johannès. Il doit être doux aux mortes que ceux qui les pleurent posent des fleurs sur elles… Cette princesse égyptienne devait être assise comme dans des gravures que j’ai vues, immobile, les mains à plat sur ses jambes en fuseaux, coiffée d’une sorte de casque… Mais elle ne se tenait pas toujours ainsi… Elle devait être agile, bondir au bruit des cymbales sur l’éléphant sacré… agile comme Luce… et marcher avec grâce…