— Oui. Il y a huit jours à peine… Il me dit : — Il te dit ?… — Il me dit : Je me trouve très seul à la maison… Mariquita se mariera bientôt… Mon père ne gère plus la propriété… J’ai des moments d’insondable tristesse depuis quelques mois. Je sens que vous serez une femme sûre. Je me sens pour vous non de la passion, mais un sentiment de sympathie très vive… Il me semble que, dans le mariage, cette sorte d’affection vaut mieux qu’un caprice violent et irréfléchi.
Sur le palier, le lent balancier de cuivre de la haute horloge luit, va et vient dans sa cage de bois ornée de tulipes en feu et de crocus d’or, comme un encensoir balancé par la main des heures. On entend chuter une bûche contre le chenet de la cuisine et le pas lourd du grand-oncle Hubert au-dessus de la salle à manger. Pomme d’Anis demande :
— C’est tout ce qu’il t’a dit, mignonne ?
— Pourquoi cela ?
— Pour rien…