— Oui, je savais que tu serais heureuse, parce que tu es de celles qui se réjouissent du bonheur des autres… Tu es aussi jolie que bonne… Je vais te dire… Avant que tu m’aies dit que tu n’aimais pas Johannès… tu sais, dans cet enclos où sont les dindons blancs… figure-toi… j’étais jalouse. Oh ! ma Pomme délicieuse… pardonne-moi. C’est le seul vilain sentiment que j’aie éprouvé vis-à-vis de toi… Mais je ne le faisais pas exprès… Mon amie, je me suis repentie cependant de ces pensées… Je les ai confessées, quoique je n’en fusse pas maîtresse… Tu sais que l’on est égoïste quand on aime… Oh ! vois-tu, cependant, si Johannès t’avait aimée et que tu lui eusses rendu son amour, je crois, ô ma Tendresse, que je t’aurais caché ma passion pour lui… et je crois que si tu l’avais adoré sans qu’il répondît à cette adoration, j’aurais refusé sa main pour t’éviter de la peine…
Un petit chat saute sur les genoux de Pomme d’Anis. Elle demande :
— T’avait-il fait part de son projet de te demander en mariage ?