cette gerbe d’eau que recueillait Pascal, en cet instant, pour donner à boire à ses plantes ? Ah ! c’est qu’il y a encore de cette eau vive pour désaltérer les malades et cette même lumière a tissé la corolle du lin dont leur lit est fait.
— Au revoir, monsieur, me dit Pascal. Il y a bien du malheur en ce monde. Mais, si Pierre ne meurt pas, il viendra se reposer auprès de cette fontaine.
II
Le convalescent ressemble à la branche qu’entraîne le fleuve. On ne sait point si elle ira jusqu’à la mer y pourrir, ou si, arrêtée dans sa course par la berge, elle ne reprendra pas. À une minute favorable il suffit que le vent pousse le rameau dans une des anses de la rive et il peut y revivre par des racines adventives. Pierre me dit : « Je sens que je ne mourrai pas, cette fois ; mais à quoi bon mon existence, désormais ? » Et moi : « Le bonheur, mon enfant, luit parfois au milieu