Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/296

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À mon approche, quelque dromadaire furieux se levait en renâclant du milieu de ses frères, sautait sur trois jambes, l’une ayant été reployée par les chameliers.

… Dans un café maure, la nuit venue, une femme, pourpre et or, dansa. Les bras levés, elle remuait les mains d’un mouvement si brusque et gracieux, que les poignets semblaient rouler sur des billes d’ivoire.

… Des chants nuptiaux s’élevèrent. On conduisait à leur nuit d’amour deux jeunes époux montés sur un âne. Des lanternes brillaient autour d’eux. Ils avaient l’air, l’un devant l’autre, dans leurs vêtements pâles, de grandes fleurs fatiguées.