Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de 1833, dont un arbre luisant, d’un vert aquatique, l’arbre d’un parc de rêve, forme le fond.

Au premier plan, assise sur un banc de pierre, une jeune dame en robe de mousseline ; debout, auprès d’elle, une adolescente aux cheveux bouclés…

Maintenant où reposent-elles ? Et qu’est devenu le parc de ce tableau où l’on sent peser la torpeur dorée de la mort ?



J’ai vu, le long d’un chêne, deux glissements roux, de haut en bas, de bas en haut : deux écureuils. Il y a des années, j’en tuai un. Mon cœur en fut horriblement triste. Vivantes, ces bêtes sont ébouriffées et légères ; mortes, ce sont de petites loques. Elles ne sont que de la vie, de la jolie vie soyeuse. C’était dimanche matin que je les vis dans un bois de Noarrieu où se promena jadis, sur son petit âne, ma Clara d’Ellébeuse. Le mâle suivait la femelle. Ma vieille chienne et moi les avons regardés aussi longtemps que l’on peut regarder les écureuils. Savaient-ils que c’était Dimanche ? Les bêtes des forêts sont-elles sensibles à la triste paix du jour dominical ? Pourquoi ne