Page:Jammes - Le Roman du lièvre, 1922.djvu/41

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sommeil que vous n’êtes point endormis ? Le fruit de la clématite est-il assoupi ou mort lorsque le vent n’effleure plus la légèreté de ses cils ? Peut-être, ô Loup, que, simplement, il ne vient plus assez de souffle d’en-haut pour enfler tes flancs ? Et vous, colombes, pour que vous vous gonfliez comme un soupir ? Et vous, brebis, pour que vos lamentations augmentent encore par leur douceur la douceur des pâturages inondés ? Et toi, hibou, pour que ton sanglot devienne la plainte même de la nuit amoureuse ? Et vous, éperviers, pour que vous vous laissiez enlever de la terre ? Et vous, labrits, pour que vos jappements se confondent avec les voix des écluses ? Et toi, épagneule, pour que ta délicieuse intelligence renaisse, et que tu joues encore avec le Patte-usée ?