Page:Jammes - Un jour, 1895.djvu/18

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et la chienne a couru dessus comme une folle…
Mais elle n’a pu l’attraper…
Mais elle n’a pu l’attraper…Où est le père ?

LA MÈRE

Il taillait les rosiers et répare l’arrosoir :
le vert était parti. Il le repeint.

L’ÂME DU POÈTE

le vert était parti. Il le repeint.Le soir,
cet arrosoir est vert comme les sabres clairs
des glaïeuls. Sur le parterre il verse la pluie
par sa pomme dorée par l’usage. Ces pluies
d’Été qu’il verse sont douces pour les fleurs.
L’eau, le vieux père la prend au puits glacé par la chaleur.
Le puits est noir et beau, de mousse et d’ombre douce.
Au dehors il est sec par la terre et la mousse.

(La vieille servante met le couvert.)
LE PÈRE

J’ai cueilli des roses. As-tu tué des cailles ?
Petite fiancée vous me paraissez pale…