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FILLE DES CHAMPS


À M. Raoul de la Grasserie


C’était dans une plaine un coteau solitaire ;
Les ombres de la nuit s’élevaient sur la terre
Comme le flux montant d’un océan muet.
Soudain, par les rameaux et les feuilles tremblantes,
À travers le silence où s’endormaient les plantes,
Un grand frisson courut sur le monde inquiet.

On entendit gémir aux profondeurs de l’ombre
Une plainte sans fin faite de bruits sans nombre,