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Page:Jan - Dans la bruyère, 1891.djvu/31

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LA MORT DU TAUREAU

Puis, d’un terrible coup qui le force à ployer,
Il le frappe à la tête avec un « han ! » barbare.

Un instant, le taureau, sur lui-même affaissé
Sous le poids accablant d’immobiles ténèbres,
Sent trembler ses jarrets et fléchir ses vertèbres :
Mais, les deux bras tendus, l’homme s’est redressé.

D’un mouvement rythmique il frappe entre les cornes :
Le taureau tombe ; il râle ; et dans ses yeux éteints
Passe la vision des pacages lointains
Et des soleils couchants sur les landes sans bornes.


Encor, si tu mourais vaincu par un rival,
En un choc furieux, pour quelque vache brune,
Ô Roi, sous la clarté sereine de la lune,
Dans la bruyère en fleurs de ton landier natal !