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Page:Jan - Dans la bruyère, 1891.djvu/87

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UN BONIMENT

Nous ne fréquentons pas le boulevard du Crime,
Et nous ne savons rien qu’une vieille chanson.

Et cette chanson-là Molière l’a chantée :
Victor Hugo l’a dite aux flots de l’Océan ;
Eschyle l’écoutait dans son cerveau géant,
Quand il clouait aux monts la chair de Prométhée
Et déchirait le ciel pour en voir le néant.

Nos personnages sont Arlequin, Colombine,
Pierrot, un tas d’esprits qui vous sont inconnus !
Si vous voulez savoir d’où ces Rois sont venus :
Îls sont venus à nous sur la brise divine,
Avec un rayon d’or pour vêtir leurs bras nus.

Et cette chanson-là qu’ils chantent dans l’espace,
C’est la vieille chanson de l’amour éternel,
Composée autrefois par un maître immortel,
Et qu’on saura toujours en ce monde qui passe,
Tant que ce monde aura des dieux sur un autel.