Page:Jan - Dans la bruyère, 1891.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
DANS LA BRUYÈRE


C’est la vieille chanson qu’on chante à pleines lèvres,
Que le rossignol dit à la nuit des printemps,
Et que la Muse enseigne aux âmes de vingt ans,
Lorsque, donnant une aile aux songes de leurs fièvres,
Elle prend des rèveurs pour faire des Titans.

Et maintenant, alerte, ô Muse ! Et que sans trève
Tu fasses ruisseler sur les bourgeois pervers
Ce trésor précieux, perdu pour l’univers :
Toutes les rimes d’or qui pleuvent dans le Rêve,
Et tous les infinis qui tiennent dans un Vers !