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Page:Jan - Dans la bruyère, 1891.djvu/92

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DANS LA BRUYÈRE

Italie ! Italie ! — Et, las de voyager,
Le jeune homme s’arrête au pied d’un oranger.

Voici Rome, et Florence, et Venise ! Les maîtres
Ont empourpré les cieux de leurs divins reflets :
Ils ont sculpté des tours, des dômes, des palais.

Qu’ils sont loin les manoïirs rustiques des ancêtres !
Voici l’art magnifique ! Et sous le clair soleil
Le voyageur comprend qu’il sort d’un long sommeil.

Surprendra-t-il bientôt le secret du génie ?
Oui, c’est ainsi qu’il doit, sous le marteau divin,
Exprimer l’idéal qui le torture en vain.

O vous qui possédez le don de l’harmonie,
Poètes qui pleurez en lisant de beaux vers,
Tous ces tourments féconds, vous les avez soufferts !