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Page:Janet - Le cerveau et la pensee, 1867.djvu/60

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nople, Pétersbourg et Berlin, et d’une égalité de poids, si elle existait, concluraient à la similitude des langues, des caractères, des industries ! »

Cette méthode si défectueuse paraît cependant avoir fourni quelques résultats importants, et M. le docteur Broca affirme que le degré de capacité des crânes correspond au degré d’intelligence des différentes races. Ainsi tous les auteurs ont trouvé la tête plus grosse chez les Caucasiques que chez les Mongols, chez les Mongols que chez les nègres, chez les nègres d’Afrique que chez ceux d’Océanie. Les nègres d’Afrique occupent la moyenne entre les Européens et les Australiens. Or n’est-ce pas là précisément la gradation du développement intellectuel dans les différentes races ? La race blanche ou caucasique est supérieure à la race mongole ; au moins elle le croit, et elle est en train de le lui prouver. La race mongolique est supérieure à la race noire, et dans celle-ci l’intelligence du nègre d’Amérique ou d’Afrique est encore supérieure à celle des Australiens. Outre ces faits généraux, M. Broca en cite deux autres qu’il emprunte aux recherches personnelles de Gratiolet. Celui-ci a découvert que les sutures du crâne[1] ne se soudent

  1. Le crâne est composé de trois pièces distinctes ; les lignes qui les unissent sont appelées sutures. À un certain âge, ces pièces se soudent et n’en forment plus qu’une : c’est ce phé-