niveau de nos propres enfants. Je n’hésite pas à penser que dans ces conditions un enfant de n’importe quelle race (à moins qu’il n’appartînt à une variété maladive[1], ce dont il faudrait tenir compte), ne fût susceptible d’un développement intellectuel peu différent de celui des autres races[2] ; mais, sans faire de telles hypothèses, on peut déjà conclure des faits mêmes que nous connaissons, que dans toute race il peut y avoir tel individu capable de s’élever au niveau moyen de l’espèce humaine. Toute race contient donc en puissance ce niveau moyen. Or, c’est là, ce me semble, un caractère distinctif qui sépare l’espèce humaine de toute autre, car jamais, dans aucune famille de singes, on ne trouvera d’individu s’élevant au-dessus d’une imitation grossière et mécanique des actes humains.
Je reviens maintenant à ma première question : le singe étant si inférieur à l’homme par l’intelligence, comment lui est-il si semblable par l’organisation ? M. Vogt s’étonne que certains natura-
- ↑ Voyez, à propos des variétés maladives, le livre curieux et original du docteur Morel sur les Dégénérescences de l’espèce humaine. Paris, 1857, avec atlas.
- ↑ J’ajoute que, pour que l’expérience fût complète et concluante, il faudrait un couple et poursuivre les mêmes études sur plusieurs générations en évitant tout croisement.