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Page:Janet - Le cerveau et la pensee, 1867.djvu/77

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des êtres qui l’éprouvent. Pourquoi ne puis-je supporter l’idée de l’esclavage du noir, lorsque je vois sans aucun scrupule l’esclavage du bœuf ou de l’âne[1] ? Peu m’importe la question d’origine ; je ne cherche pas si un seul couple a donné naissance à l’espèce tout entière. Ce qui m’importe, c’est qu’il y a un lien commun entre toutes les branches de l’humanité, et un immense intervalle entre les derniers des hommes et les premiers des singes, intervalle qui ne s’explique pas suffisamment par la différence de leur organisation encéphalique.

  1. On objectera que nous commençons à nous indigner, même des mauvais traitements infligés aux animaux : exemple, la loi Grammont ; oui, sans doute, nous nous indignons des cruautés, mais non de l’esclavage, ce qui est bien différent.