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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/117

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au moins pour le moment les distinguer l’un de l’autre.

Un fait domine tous ces troubles névropathiques, et nous l’avons déjà fait remarquer plusieurs fois chemin faisant. C’est qu’il s’agit de troubles systématiques portant toujours sur l’ensemble d’une fonction et qu’il ne s’agit jamais de troubles élémentaire portant uniquement sur des éléments anatomiques de la fonction. Cette distinction est facile à faire quand il s’agit de muscles et de mouvements : une fonction qui se manifeste par des mouvements est toujours un système d’opéra-tions qui met en jeu harmoniquement un ensemble d’organes; la fonction, même la plus simple, demande toujours la coordination de plusieurs muscles, de plusieurs nerfs. Jamais elle ne se borne à déterminer la contraction totale et isolée d’un seul muscle. Elle exige toujours que des muscles différents et quelquefois éloignés se contractent ensemble, l’un fortement, l’autre faiblement : c’est ce qu’on appelle l’harmonie, la systématisation de la fonction. Il en est de même pour les nerfs : il est bien rare, sinon impossible, qu’une fonction physiologiquement utile à l’individu s’exerce au moyen d’un seul nerf, faisant contracter au maximum tous les muscles qu’il innerve. Il y a toujours collaboration inégale de plusieurs nerfs, quelquefois d’origine très différente.

Les mouvements pathologiques se rangeront donc dans deux classes, suivant qu’ils consistent en une excitation élémentaire portant sur tel ou tel organe de la fonction, ou bien qu’ils sont constitués par une agitation systématique de la fonction elle-même dans son ensemble. Un courant électrique appliqué au point d’élection sur le biceps brachial fera contracter tout ou partie de ce muscle, mais rien de plus. Une irritation portant sur le nerf facial, comme celle que décrivait M. Brissaud, fera contracter au maximum, sans