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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/116

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peut tenir en place, il va et vient dans la chambre indéfiniment ou bien il sort et marche devant lui sans pouvoir s’arrêter. Puis ce seront des manies des efforts : le malade éprouve le besoin de se contorsionner, de contracter ses membres, de faire de grandes inspirations, comme s’il faisait d’énormes efforts pour s’exciter à faire mieux. Au dernier degré, il ne pourra plus résister au besoin de se rouler par terre, de se contorsionner de mille manières, exactement comme l’hystérique en crise; mais il y a toujours, à mon avis, une grande différence; c’est qu’il conserve la conscience de sa personnalité beaucoup plus que l’hystérique. Ces malades éprouvent le besoin de tout renverser, de briser des objets, mais en réalité ils ne brisent rien qui ait quelque valeur, ils ne se font aucun mal, ils s’arrêtent toujours au point qu’il leur semble nécessaire, ils cessent brusquement quand ils voient entrer une personne à qui ils ne veulent pas se montrer dans cet état. Quand la crise est finie, ils en conservent un souvenir complet. En un mot, il n’y a pas chez eux un automatisme véritable se développant à leur insu. L’agitation motrice laisse toujours subsister la conscience personnelle et elle est toujours rattachée à leur conscience, sinon à leur volonté.


3. - Les caractères des agitations motrices névropathiques.


Il est facile de tirer des brèves observations précédentes les caractères essentiels de toutes ces agitations motrices chez les névropathes. Les plus importants, et qu’il faut mette en évidence tout d’abord, sont des caractères communs qui appartiennent aux deux groupes de malades que nous avons distingués. Nous indiquerons ensuite plus brièvement les caractères propre à chacun de ces groupes et qui doivent