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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/241

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états psychologiques pour supprimer ou pour transformer le trouble constaté, et c’est là ce qui nous permettait de diagnostiquer la névrose. Il faudrait pouvoir refaire toutes ces mêmes études à propos des symptômes viscéraux.

Dans certains cas, une recherche de ce genre n’est pas impossible. On a vu que des hystériques anorexiques qui ne sentent pas la faim et qui refusent absolument de manger pendant la veille, vont spontanément se préparer des aliments et les mangent avec appétit pendant une crises de somnambulisme; on a vu également que certains troubles respiratoires comme la polypnée ou le hoquet cessent subitement dès que le sujet est hypnotisé. Dans ces cas, la comparaison de ces phénomènes avec les précédents peut être faite assez facilement et nous admettons sans peine que certains troubles des fonctions de l’alimen-tation, de la respiration, ou même de la miction soient des troubles névropathiques. Mais les choses deviennent bien plus délicates quand il s’agit de troubles circulatoires comme les oedèmes et les hémorragies. La difficulté principale provient de ce que ces fonction circulatoires n’ont avec la pensée humaine que des rapports très éloignés et aujourd’hui mal connus. Nous ne sommes pas capables de reproduire à volonté des expériences dans lesquelles nous puissions faire apparaître ou disparaître des oedèmes ou des hémorragies. Des tentatives de ce genre ont sans doute été faites à plusieurs reprises, mais elles n’ont pas réussi entre toutes les mains, et il reste un doute non sur la possibilité du phénomène, mais sur les moyens de le reproduire. Dans ces conditions, comment pouvons-nous constater sur un sujet qui présente de l’œdème l’intégrité de la fonction circulatoire, comment pouvons-nous démontrer que le trouble dépend uniquement d’un certain état psychologique, quand nous ne savons ni le faire disparaître