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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/242

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ni le modifier? C’est pourquoi nous nous trouvons ici en présence d’un diagnostic qui est aujourd’hui très difficile et qui ne doit être présenté qu’avec une grande prudence.

Sauf dans des cas exceptionnels où l’analyse psychologique pourra par exception être bien faite, il faudra le plus souvent en revenir à une opinion que je soutenais déjà en 1892 dans mon travail sur l’état mental des hystériques. Les troubles proprement caractéristiques des névroses sont des troubles psychologiques, et les phénomènes viscéraux ne peuvent être considérés comme névropathiques que dans la mesure où ils sont associés avec les précédents. Dans des conditions particulières, chez des sujets qui sont déjà peut-être prédisposés par une auto-intoxication ou par le trouble d’une glande à sécrétion interne, une contracture ne peut pas rester permanente sans déterminer des troubles circulatoire et des oedèmes. Cet œdème est alors un phénomène complexe qui se rattache en partie, mais uniquement comme phénomène associé à des troubles moteurs nettement névropathiques.

Un autre problème se rattache à l’étude de ces symptômes viscéraux : si on les considère comme névropathiques, peut-on diagnostiquer de quelle névrose il s’agit et peut-on toujours les rattacher nettement à l’hystérie ou à la psychasténie, comme nous l’avons fait pour tous les symptômes précédents? Un peu de réflexion suffira pour montrer la difficulté du problème : jusqu’à présent, nous avons distingué ces deux névroses par des différences à mon avis très importantes, mais en réalité délicates dans l’état mental des sujets. Ce diagnostic pourra être fait à propos des accidents viscéraux si les phénomènes psychologiques qui les accompagnent sont assez complets et assez nombreux pour que l’on puisse faire sur eux l’examen nécessaire pour discerner ces