Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/28

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qui traversent tout d’un coup la conscience du sujet sans rapport apparent avec les idées qu’il a en ce moment. Telles sont les diverses formes complètes ou incomplètes des idées fixes à forme somnambulique ou à forme médianimique que l’on observe chez les hystériques.


3. - Les obsessions.


Les idées qui troublent l’esprit sont loin de se présenter toujours sous la forme que nous venons de décrire. Chez d’autres névropathes, peut-être plus nombreux que les précédents, que j’ai proposé de désigner sous le nom de psychasténiques, on observe des troubles intellectuels analogues qui consistent aussi dans l’importance exagérée que prend une certaine idée et dans les troubles que cette idées entraîne avec elle ; mais chez eux les idées pathologiques ne se présentent pas de la même manière. Il s’agit des obsessions des psychasténiques, et nous verrons peu à peu en quoi elles différent des idées fixes des hystériques.

L’aspect de ces malades et la manière même dont nous connaissons leurs troubles sont tout à fait différents. On vient de voir que l’hystérique, dans les cas typiques, oublie complètement le sujet de ses rêves et la scène qu’elle a jouée pendant la crise précédente. Quand elle est revenue à l’état normal, elle peut tout au plus nous raconter qu’elle a souvent de singulières attaques, qu’on lui a dit qu’elle parlait, qu’elle remuait, mais elle sait très vaguement de quoi il s’agit. Souvent, il est curieux d’observer que, pendant cet état normal, elle n’est pas du tout préoccupée du sujet qui devient idée fixe dans ses crises, elle l’a quelquefois entièrement oublié. L’autre malade dont il nous reste à parler, est tout à fait différent : il est