claires, il y a seulement chez ces malades des changements brusques, sans transition suffisante qui les font passer d’une activité ralentie à une activité plus grande ou inversement. Ces deux états mentaux se séparent l’un de l’autre exactement comme dans les cas plus simples les idées et les sentiment se séparaient l’un de l’autre. Ils cessent de se rattacher comme chez les individus normaux par des gradations et des souvenirs. Ils s’isolent l’un de l’autre par les phénomènes d’amnésie et forment en apparence deux existences, deux personnalités séparées.
Je ne voudrais pas terminer cette étude des somnambulismes hystériques sans indiquer à sa place sinon une forme nouvelle, au moins un caractère important de toutes les formes précédentes.
Une propriété très curieuse des accidents hystériques, qui ne leur est pas sans doute absolument propre, mais qui est rare à ce degré, c’est qu’ils peuvent être artificiellement reproduits. Dans la plupart des maladies les accidents ne sont pas à notre disposition; pour ne prendre qu’un exemple frappant nous ne sommes pas du tout les maîtres d’un accès épileptique, nous ne pouvons pas l’arrêter à notre gré et nous ne pouvons pas le reproduire, le faire réapparaître quand nous le désirons. C’est une maladie sur laquelle actuellement, l’expérience a peu de prise. Autrefois il en était ainsi des trois quarts des maladies; aujourd’hui, grâce aux découvertes de la physiologie, de la microbiologie et quelquefois de la psychologie, on commence à pouvoir reproduire dans le laboratoire l’accident maladif qu’on désire étudier. C’est le début de la science médicale et quelquefois de la thérapeutique que de pouvoir déterminer ainsi à volonté l’éclosion d’une maladie.