bien intéressantes à faire pour montrer que ces agitations suppriment tous les sentiments réels, qu’ils suppriment même la peur que le malade devrait avoir. En un mot, le premier fait essentiel c’est que tous les phénomènes primaires soient supprimés.
C’est à la place de ces phénomènes primaires que se développent les mouvements variés, les troubles viscéraux et les ruminations mentales. Quel est ce second travail qui vient remplacer le premier? À mon avis, les phénomènes qui le constituent ne sont pas du tout identiques à ceux qu’ils remplacent. D’abord ce ne sont pas des actes réels, c’est-à-dire des opérations de l’homme qui apportent un changement plus ou moins profond et plus ou moins durable dans le monde extérieur, ce sont des mouvements tout à fait insignifiants, qui ne sont même ni mauvais, ni dangereux. Les malades s’agitent, ils crient, ils menacent, mais en réalité ils ne font de mal à personne et ne cassent que des objets insignifiants auxquels ils ne tiennent pas. Dès que le mouvement pourrait prendre quelque importance, il est supprimé. Les ruminations mentales n’ont en réalité aucune importance, elles n’aboutissent jamais à une croyance quelconque et ne constituent même pas un délire : le sujet s’embrouille au milieu d’innombrables idées abstraites dont il ne tire en réalité aucune conséquence. Il est facile de voir qu’il ne prend pas au sérieux les sottises qu’il raconte, ce sont des ruminations enfantines et bêtes, des bavardages à propos des plus sottes superstitions et l’on pourrait dire que chez quelques-uns ces pensées manifestent un retour à l’enfance et à la barbarie. Les angoisses elles-mêmes sont plus grandes en apparence qu’en réalité : ces grands mouvements viscéraux, ces palpitations de cœurs, ces respirations rapides sont le plus souvent sans aucune conséquence. Ce sont des émotions très vagues, très élémentaires dont le sujet garde à peine